Pour reprendre la publication sur ce blog après l’interruption provoquée par un état grippal encore plus prolongé que sévère, je vous propose un aperçu des conférences et évènements auxquels j’ai assisté ou participé dans la deuxième quinzaine de novembre. Je compte faire d’un tel panorama le sujet de billets que je publierai ici périodiquement. OK? Alors on y va!
Tout d’abord quelques mots de la 15e conférence annuelle de l’institut G9+ composée pour l’essentiel de deux tables rondes consacrées aux « TIC 2011-2015 Rebond? Ruptures? des clés pour votre futur… » et à une conférence du philosophe Bernard Stiegler. A ceux qui regretteraient de n’avoir pu assister à ces deux tables rondes, je signale une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle est que la manifestation a été enregistrée par TechtocTV, la mauvaise nouvelle est que la matinée a été morose, terne et assez décevante jusqu’à la prise de parole de Bernard Stiegler (elle aussi enregistrée par TechtocTV et là je vous suggère vraiment de vous y reporter, ça décoiffe!). Google vous renverra à tout un tas de liens concernant B.Stiegler qui vous permettront si vous êtes intéressés de pénétrer plus avant la pensée de ce philosophe de la technologie. Ce que j’ai compris et retenu des propos qu’il a tenus ce jour-là c’est la distinction qu’il opère entre une économie de la consommation, fondée si l’on veut par Henry Ford, et une économie de la contribution qui serait en train d’émerger sous nos yeux et dont un exemple paradigmatique serait l’open source. Ce monde qui vient serait celui des digital natives tandis qu’à nous, malheureux analogic natives (je généralise un peu abusivement à partir de mon exemple personnel!), serait dévolu la consommation et sa crise inévitable. Moi ce qui m’intéresse c’est cette notion de contribution, ne serait-ce que parce qu’elle évoque les politiques de rémunération de nombre d’entreprises: la rétribution est autant que possible en rapport avec la contribution. Même s’il est fort possible que les professionnels RH n’accordent pas à la notion de contribution le même sens que B.Stiegler, je trouve cette similitude éclairante.
Cela étant la contribution sur laquelle je m’interroge à partir de ce qu’en dit B.Stiegler, ne pourrait-elle pas être celle des individus à la marque à travers leur personal branding? Telle au moins était la question abordée lors d’une matinée Théma à l’Atelier BNP Paribas à laquelle j’ai été généreusement invité. Intervenants de qualité (parmi lesquels je relève particulièrement Nicolas Bordas, Pierre Chappaz, Pierre-Michel Menger et Philippe Gérard), animation dynamique et attentive et public nombreux et à l’écoute, les conditions étaient réunies pour un moment de qualité et en effet ce fut le cas même si le personal branding est un sujet plus facile à appréhender que sa contribution éventuelle à la marque! J’avais déjà entendu Philippe Gérard dans une réunion de MediaAces et il me semble qu’à la Cegos la réflexion, si elle n’est peut-être pas encore totalement aboutie, est au minimum largement entamée sur la manière dont la mise en avant dans les médias sociaux de leurs expertises professionnelles par des individus contribue à l’image de marque de leur employeur. Et si finalement c’était moins une question d’outils et de technologies qu’une question de règles du jeu à définir a priori et à faire respecter a posteriori ?
Autres sujets dans lesquels le foisonnement du vocabulaire et des innovations peut facilement décourager celui qui ne tient pas fermement le cap vers la croissance du business, la création de valeur ou la satisfaction des utilisateurs: Saas, Cloud Computing et autres. Et c’est précisément pourquoi le forum « SaaS et solutions métiers » organisé par le club Alliances chez IBM tombait vraiment à pic. Le moins qu’on puisse dire c’est que Loïc Simon l’animateur de ce forum a la pêche et une sacrée capacité d’entraînement! Autre point très positif: le forum était organisé en « parcours métiers »: DRH, DAF, DSI, Directeurs des achats, etc. avaient chacun leur programme de conférences et d’ateliers dédiés à leurs propres préoccupations (avec un parcours transversal consacré à la dématérialisation) et pour tout le monde: SaaS à gogo! C’est au point de se demander comment les DSI vont gérer la juxtaposition de tous ces outils de niche et la prolifération des interfaces, connecteurs et autres API sur le SI coeur de l’entreprise (et encore, à la condition que celui-ci ne soit pas lui aussi déjà en SaaS). Seul petit regret pour ce forum, la quasi absence, au moins du côté RH, d’utilisateurs finaux: les éditeurs et fournisseurs voient forcément le SaaS avec des lunettes roses et les consultants ne demandent souvent qu’à les croire sur parole! Tous les documents sont en ligne sur le site du Club Alliances, alors n’hésitez pas.
Un peu plus loin du SIRH (quoique…), grâce à un de mes contacts LinkedIn qui m’y avait invité, j’ai assisté à la 1ère Université Eparinter. Eparinter est une association loi 1901 qui réunit 140 grandes entreprises françaises et internationales, dirigée par un conseil d’administration dont la présidence est tournante. L’actuel président de l’association est Alain de Longueville, directeur des engagements de retraite du groupe Saint-Gobain. Dans le cadre d’instances collégiales, Eparinter élabore des solutions d’épargne retraite sur mesure. Disposant d’une gestion administrative réactive et dédiée, celle de Siaci Saint-Honoré, Eparinter se veut également un espace d’échanges et de réflexion. C’est précisément dans ce cadre que se tenait un après-midi de conférences sur les retraites, leur réforme en France et son impact sur les entreprises: politiques RH, conséquences juridiques et réforme de la norme IAS19 (qui régit si j’ai bien compris la manière dont les entreprises retracent dans leurs documents financiers leurs engagements en matière de retraite). Après un panorama européen brillament dressé par Xavier Timbaud de l’OFCE, Philippe Vivien, DRH d’AREVA et vice-président de l’AGIRC, a présenté son point de vue sur les plans d’action senior immanquablement appelés par le report de l’âge légal de la retraite en France. Je trouve assez séduisante l’idée de concevoir le processus de sortie de l’entreprise comme un symétrique du processus d’intégration et qui répond à la même finalité: assurer un transfert de connaissances et de compétences (de l’entreprise vers le jeune embauché ou du senior sur le départ vers l’entreprise). La possibilité d’une mise en oeuvre pratique d’une telle conception reste cependant largement à démontrer!
Et vous, qu’en pensez-vous?
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